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ESTIALESCQ EGLISE

Située exactement à équidistance....

d’Oloron et de Lasseube (à 6 kms de l’une et de l’autre commune), Estialescq s’aperçoit de loin.

Tout du moins sa place centrale. La raison, le bleu de son église qui attire l’œil du visiteur à l’entrée de cette commune de quelques 280 âmes. Une couleur inattendue pour un tel édifice, mais qui trouve sa pleine légitimité dans son histoire : « Nous avons tenu à la repeindre de cette couleur, il y’a une vingtaine d’années, en guise de respect vis-à-vis des traditions de la commune, explique Suzanne Sage, maire de la commune depuis 2008 et conseillère municipale depuis 1989. Cette peinture bleue est une peinture à la chaux, et il faut savoir qu’à Estialescq depuis l’époque gallo-romaine jusque dans les années 1960, chaque ferme possédait son four à chaux ». La particularité de cette peinture, est qu’elle change avec la météo : « elle est plus claire par temps sec et se fonce lorsque le temps est plus humide », reprend l’édile. L’église n’est pas la seule à être colorée au centre du village, face à elle, la Mairie arbore des teintes saumonées qui complètent le festival de couleurs engendré par les balcons fleuris des bâtiments publics et des habitations de la place. Cette place du bourg est le théâtre d’une animation unique en son genre en fin d’année. Depuis six ans, elle se transforme en un « calendrier de l’Avant » géant grâce au concours de  tous les Estialescquois et Estialescquoises qui y résident. « Nous demandons à 24 habitants de confectionner une œuvre afin de la mettre à tour de rôle devant leur  fenêtre, explique Thomas Laffore, agriculteur sur la commune et élu municipal, les œuvres sont libres et de toutes natures ». Pour preuve, lui-même avait réalisé un bonhomme de neige en pneus, avant, plus tard, de confectionner une sculpture en bois. Une façon pour lui de rappeler que son  village est largement forestier, puisque sur les 550 hectares que compte la commune, 314 sont dévolus à la forêt communale, peuplée essentiellement d’hêtres et de quelques chênes rouges.

EGLISE ESTIALESCQ

Estialescq s'aperçoit de loin grâce à la couleur bleue de son église qui change de ton en fonction de la météo

CAME BATISSES

Contrastant avec le bleu de la peinture à chaux de l'église, située en face d'elle, la mairie arbore des couleurs saumonées

Animations en tous genres durant  toute l’année

Outre la forêt, le village possède une activité agricole non négligeable avec en son sein 6 exploitations : un apiculteur, un viticulteur et quatre éleveurs bovins, auquel il faut rajouter un « paysan-brasseur », véritables forces vives du village pour les années à venir, puisque la plupart d’entre eux sont âgés de moins de 40 ans. Outre les exploitants agricoles, Estialescq est également peuplée de nombres d’artisans : sculpteur, couturière, fabricante de bijoux en cuivre, etc…. Une importante présence qui a inspiré plusieurs initiatives. Ainsi, l’équipe municipale a créé il y a quelques années un dépliant au titre évocateur  « balade entre arts et saveurs », au sein duquel on trouve un plan et un encadré sur chaque artisan et producteur local. Des initiatives, les Estialescquois en ont des pelletées, avec une commission animations particulièrement dynamique. La dizaine de personnes qui la compose fait vivre le village durant toute l’année avec des moments clefs. Outre la traditionnelle fête de la musique du 21 juin, le vide-grenier existant depuis une bonne quinzaine d’années est devenu une tradition du 8 mai local. Au mois de juin, la fête des associations est organisée en plein air. En septembre l’après-midi théâtre rencontre un succès grandissant et est l’occasion pour chacun et chacune de découvrir les productions de différentes troupes théâtrales des alentours. L’église bleue Saint-Vincent-Diacre accueille un concert avant Noël. A noter aussi, qu’Estialescq aime particulièrement la photographie avec différentes expositions photos d’associations des alentours, et ce, durant plusieurs moments de l’année. La dernière association née vise à la mise en valeur du tissu artisanal local. « Rendez-vous en terre béarnaise », c’est son nom, a pour objet la mise en place de marchés d’artisans créateurs. Toujours volontaires pour animer leur village, les Estialacquois ont participé avec talent et application à l’opération « J’habille mon territoire ». Et comme à Estialescq, on aime la vie et la bonne chère, la plupart des animations qui jalonnent son année, s’achève en auberge béarnaise : « chacun amène quelque chose à déguster, c’est une tradition ici, reprend Suzanne Sage, ces moments de partages, de convivialité, c’est un peu notre marque commune ».

CAME EGLISE ST MARTIN

Grâce au talent créatif de ses habitants, le bourg d'Estialescq se transforme chaque mois de décembre en un calendrier de l'Avent artistique

Des valeurs de solidarité et de luttes

À Estialescq, on n’oublie pas les chasseurs, avec une maison qui leur est dédiée. Mais si cette commune, la dernière du domaine du jurançon, est dynamique, elle sait aussi ce que le mot solidarité veut dire. Témoin cette cagnotte leetchi mise en place il y a quelques années au profit d’un agriculteur local dont le tracteur avait brûlé et qui a pu reconstituer son outil de travail grâce à la générosité locale : « certains donateurs ne connaissaient même pas l’agriculteur, ça démontre l’état d’esprit qui règne ici, souligne  avec fierté Madame le maire, en plus c’était vraiment mérité, car c’est quelqu’un de très serviable ». Se battre pour leur village et leurs habitants, elle et son équipe en ont l’habitude, puisque Estialescq a failli voir sa classe unique regroupant CE2, CM1 et CM2 être fermée. Elle s’inscrivait dans les cadre d’un RPI avec Goès, qui de son côté accueille les écoliers de maternelle jusqu’au CE1. Au final, la lutte a été couronnée de succès : « c’était hyper important, car une école, avec toutes les relations qui se nouent au niveau des parents, c’est un lien essentiel pour la vie du village » souligne Thomas. Et de vie, Estialescq n’en manque pas.

CAME PANORAMA

Suzon Sage, maire, et Thomas Lafforre adjoint, sont deux vraies locomotives de leur commune

Texte et Photos : Fabrice Borowczyk

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