BCHB : 78
Luy de Béarn : 73
Mi-temps : 30-50
Scores aux quarts temps : 16-21, 14-29, 21-9, 27-14
A Artix (Salle municipale des sports). Arbitres : Romain Devaux et Denis Lalanne
BCHB : Candaudap (2), Cazedepats (3), Alquier (), Estanguet (24), Poni (cap)(3), Pierrine (), Pascal (28), Pontacq (12), Ragot (), Etchegoyhen (4).
Luy de Béarn : X. Dartiguenave (cap)(7), Y. Dartiguenave (14), Chapezie Marty (17), Sangosse (), Jouannot (), Sarochar (5), Beugnies (), Teyssandier (6), Voiement (9), Chaloupy (15).
Il est des fois où le basket vous offre des moments inoubliables, des exploits retentissants. Et ce quel que soit le niveau. Il y a près de trois décennies, l’Elan Béarnais d’Orthez accueillait en Europa ligue un géant : le tracer Milan, champion d’Europe en titre. A la pause, les Béarnais étaient menés de 20 points, à la fin du match, ils avaient match gagné. Ainsi, je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître, mais ce genre de retournement de situation reste dans les mémoires. Alors bien sûr, ce 1er mai 2015, point d’Europa ligue, ni même de Moutète, simplement la salle des sports d’Artix et une simple ½ finale de championnat Promotion Excellence, mais la même intensité, les mêmes émotions (désespoir tout d’abord, espoir ensuite, délivrance enfin) et certainement des moments qui vont rester gravés dans les mémoires pour plusieurs décennies de tous les acteurs et spectateurs présents ce jour-là. Après une première période totalement loupée de leur part, les hommes de Gilles Messina rentrent têtes basses aux vestiaires pour une pause qui va s’avérer salutaire. Tout le monde en est persuadé, le BCHB est en train de passer à côté de l’évènement : absents défensivement, maladroits en attaque et s’acharnant à multiplier les dribbles inutiles, les Haut Béarnais sont menés de 20 points. Ils en ont même compté un de plus de retard quelques instants auparavant (25-46, 19e). Incroyable, alors que la rigueur défensive est une des marques de fabrique des « jaune et vert », à la pause, on est parti puor encaisser plus de 100 points….voilà qui fait sérieusement désordre, surtout en ½ finale. Premiers finalistes connus après leur succès facile contre 2MBS, les basketteurs d’Hendaye en ont assez vu : ils connaissent déjà leurs adversaires pour la finale du 17 mai : le Luy de Béarn, ils repartent donc dans leurs pénates frontalières de l’Espagne.
Les mots sur les maux de capt’ain Poni
Ils ont tort, car la pause va tout changer. Dans les vestiaires, point de discours « basketellistique », uniquement un discours d’homme à hommes : de Gilles Messina vers ses hommes. Bref, mais intense. De retour sur le parquet, il ne fait aucun doute que le discours a fonctionné. Les visages sont plus que jamais concernés, revanchards même par rapport à cette première période blanche. Le coup d’envoi n’est pas encore donné, cette fois, c’est Fred Poni qui prend la parole au milieu de ses troupes. Le capitaine va trouver les bons mots à poser sur les maux de ses troupes : « les gars, on a 20 minutes, non pas pour simplement redresser la barre, mais surtout pour ne pas fiche en l’air 2 ans de travail. Tout ce qu’on a fait depuis 2 saisons, on n’a pas le droit de le gâcher, on a 20 minutes pour prouver notre vraie valeur, rien n’est perdu si on veut y croire et si on retrouve nos vraies valeurs ». Autour de lui, pas un joueur n’est pas concentré sur ces paroles, tous les visages sont graves, fermés, décidés. Dès lors, on comprend qu’il va se passer quelque chose. Et on va vite s’en apercevoir. Dès le coup d’envoi de la seconde période, le BCHB ultra domine les débats. Ce match n’est décidément pas comme les autres, pour preuve, Romuald Pascal offre même, mais oui, une passe décisive à Fabien Cazedepats pour un panier primé (39-50, 24e). En 4 minutes, le BCHB vient d’inscrire un 9-0 idéal en guise de reprise. Les quelques supporters Haut Béarnais et…Palois (Pau BC), présents, font du bruit comme 3 000 et la salle d’Artix s’enflamme pendant que la flamme serroise s’éteint peu à peu. Dans un fauteuil, Romuald Pascal encore lui inscrit un nouveau panier à trois points et en 5 minutes, le BCHB a refait la moitié de son retard (44-54, 26e). On n’a pas tout vu. Clément Estanguet survole ce second acte. Le garçon est partout : aux rebonds offensifs, défensifs, aux tirs intérieurs, extérieurs.
Seulement 23 points encaissés en seconde période
Sur chaque rebond, le ballon semble attiré comme un aimant par ses mains, sur chacun de ses tirs, le même ballon est inexorablement attiré par le panier adverse. Plus de dribbles inutiles côté BCHB, cette fois le ballon vit, bouge file de mains en mains devant des Serrois déboussolés, qui, en attaque forcent à présent leurs tirs, car la défense adverse est cette fois fermée à double tour. On ne passe plus, et quand on passe, les rebonds sont toujours verts et jaunes. Sur le terrain, « Tom-Laurent Scheffler-Candaudap » continue d’haranguer ses troupes, autour le public continue de pousser et Fred Poni gratte un nouveau ballon dans les mains adverses pour envoyer l’assurance tous risques Clément Estanguet inscrire le dernier panier du 3e quart temps (51-59). En ce jour de fête du travail, le début du 4e quart temps a des allures de fêtes… « Pascal », avec le dénommé Romuald à la baguette. En 1’10’’, Romuald Pascal il marque huit points et ramène les deux équipes à égalité (59-59, 31e). Le BCHB l’a fait, il est revenu du néant. Plus question dès lors de lâcher le morceau. Par l’intermédiaire de son capitaine, Xavier Dartiguenave, le Luy essaye bien de résister, mais les Haut Béarnais sont revenus de trop loin, pour se laisser distancer à nouveau. Ils restent dans un premier temps collés à leurs adversaires (70-70, 37e), avant de prendre les devants. Avec fougue, Régis Pontacq s’arrache dans la raquette serroise pour redonner l’avantage aux siens (72-70), il reste 2’13’’ à jouer et le Basket Club Haut Béarn est enfin devant et ne va plus cesser de l’être. Fred Etchegoyhen s’impose en patron dans la défense du Luy avant d’offrir la balle du break à l’inévitable Clément Estanguet (75-70), le tout à 1’13’’ de la sirène. Un avantage de 5 points qui va être conservé par Guillaume Alquier et ses copains. Incroyable, en seconde période, les partenaires de Romain Pierrine n’ont encaissé que 23 points…, le « catenaccio » d’Agnos-Asasp a refait son apparition, le BCHB jouera bien sa finale le 17 mai prochain !
« Les Haut Béarnais peuvent laisser éclater leur joie, au terme d’une mémorable remontée, ils ont valider leur billet pour la finale du championnat contre Hendaye »
