Oloron : 29
Lannemezan : 22
Mi-Temps : 16-6.
Lieu : Oloron (Stade St Pée).
Public : 2 000.
Arbitre : Romain Bruyère (Pays de Loire).
Pour Oloron :
2 Essais Porte Laborde (40e+1) et Quintana (74e), 2 Transformations Picabéa et 5 pénalités : Picabéa (6e, 31e, 51e et 80e) et Séré Peyrigain (19e).
Carton blanc : Slayki (67e).
Carton jaune : Laperne (64e).
Pour Lannemezan :
1 Essai de pénalité (67e), 1 Transformation et 5 pénalités Dasque (8e, 23e, 64e et 80e).
Carton jaune : Malharet (80e).
F.C. Oloron :
Séré Peyrigain ; Fourtine (Labaigs 68e) – Chantereau – Dourau (Dies 76e) – Etchegoyen (Slayki 50e) ; (o) Picabéa (cap) – (m) Cruzalèbes ; Sallenave (Lannes 74e) – Quintana – Lacave ; Monto (Durand 70e) – Mazieres ; Laperne (Penigaud 74e) – Porte Laborde (Casau 80e) – Berhabe (Monnier 70e).
CA Lannemezan :
Cazenave ; Quintana – B. Viaud (Hernandez 59e) – Dubarry (Tilhac mt) – Durand ; (o) Dasque – (m) Cieutat ; Seite (Malharet 59e) – Lin (cap) – Plo ; Daste – Trotta (Koita mt) ; Oosthuisem (Echerbault 56e) – Ducasse (Pujo 50e) – Gabarre (Jambaque 56e).
Que serait le talent sans la fierté ? que serait l'ambition sans la vaillance ? assurément pas grand-chose. Face à Lannemezan, le FCO a démontré qu'il possédait toutes ses qualités. En s'imposant pour la 5eme fois en autant de rencontres, le FCO 2013-2014 a définitivement rejoint ses glorieux prédécesseurs du début des années 2000. Lorsque les « bleu et blanc » étaient partout considérés comme des valeurs sûres de la fédérale 1. Avant que le Roi « argent » ne règne en maître incontesté sur la première division dite « amateur » de l'ovalie. Avant que tous ces clubs professionnels ne descendent à ce niveau en espérant n'y rester qu'une saison. Avant que toutes ces « régions » ne se prennent, à coups de millions d'euros, d'un coup d'un seul, de passion pour le ballon ovale, allant jusqu'à prétendre dans notre propres contrées être des terres d'ovalie. Alors revoir des matchs au sommet de fédérale entre Oloron et Lannemezan font du bien au moral, mettent du baume au cœur des amoureux des vraies valeurs. Ici, rien n'est surfait, tout est naturel. Comme cet avant match, où Françoise Othats, co-présidente du FCO lit avec la voix tremblante un message amical en direction d'Alexandre Barozzi, le première ligne du CAL gravement blessé lors du match précédent contre Bagnères. Ou bien encore lorsque tous les acteurs oloronais de la rencontre se présentent aux côtés de leurs homologues bigourdans, revêtus d'un tee-shirt blanc avec la mention en rouge « courage Alex » devant la tribune honneur du stade de St Pée. Rouge et blanc, le choix n'est pas du au hasard, ce sont les couleurs du CAL. Belle attention des Oloronais. Tout comme le sera la minute d'applaudissements organisée juste avant le coup d'envoi, un moment d'intense émotion destiné à envoyer un soutien franc et massif à Alex. Chapeau Messieurs-Dames les Oloronais, vous nous avez rendus fiers d'être des vôtres.
Match 4 étoiles pour Clément Porte Laborde.
Puis sitôt le coup d'envoi donné, les joueurs du FCO ont confirmé cet état d'esprit. Tout d'abord en démarrant comme il le fallait ce match : sans crainte et avec certitudes. Avec vaillance et talent aussi, comme sur les mêlées, régulièrement remportées par les « Bleu » du Haut Béarn. Pourtant le match, même s'il fût dominé par les Oloronais, restera indécis très longtemps. Même si le FCO a démontré au CAL qu'il lui était supérieur dans tous les compartiments du jeu. Y compris sur les tentatives lointaines de pénalité. Exemple lorsque Dasque rate de peu un coup de pied de 58 mètres (16e), Romain Séré Peyrigain réussit la sienne de plus de 50 mètres, 3 minutes après (6-3, 19e). Entre Oloron et Lannemezan il y a toujours du jeu, cette édition n'a pas manqué à la règle. A la demie heure de jeu, les 2 équipes enchaînent les contre-attaques, Oloron domine, mais Lannemezan est dangereux sur les quelques ballons qu'il gratte (9-6, 34e). En fin de première période, le FCO pousse, ça chauffe énormément pour les Bigourdans qui sont aux aboies dans leurs 10 mètres, on croit même à l'essai oloronais, mais le ballon tombe en-avant dans l'en-but (38e). Ce n'est que partie remise, juste avant la pause, le FCO bénéficie d'une penaltouche. Tous les avants du FCO poussent. David Laperne va donner le dernier impact décisif qui va propulser Clément Porte Laborde en terre promise. Le tout jeune talonneur oloronais trouve là la juste récompense de son match 4 étoiles (16-6, 40e). En début de seconde période, le jeu s'équilibre quelque peu, même si Lannemezan ne se créé pas d'occasions d'essai. Les deux buteur se font des politesses et l'écart reste intact (19-9, 51e). Et puis le CAL met le nez à la fenêtre et s'installe dans le camp d'Oloronais qui ont, de façon bien naturelle, besoin de souffler un peu. Dans un match qu'il maîtrisait parfaitement, le FCO va faire passer un grand moment de froid dans le dos de ses supporters.
A 13 contre 15, le FCO se révolte.
En quelques minutes tout s'écroule. David Laperne écope d'un carton jaune dans ses 22, et Dasque passe la pénalité qui s'en suit (19-12, 64e). Réduits à 14, les Haut-Béarnais vont perdre leur sang froid. Suite à l'engagement, Lannemezan récupère la balle et repart à l'assaut. D'un magistral coup de pied, Dasque envoie la balle par-dessus la défense locale. Cazenave qui a bien suivi, met la pression sur le dernier défenseur oloronais, Ismaël Slayki, qui, à l'angle de la ligne de touche et celle d'en-but, commet l'irréparable : mauvais réflexe, il plaque l'arrière bigourdan sans ballon. L'arbitre n'hésite pas une seconde et inflige la double peine : carton blanc pour Ismaël Slayki et essai de pénalité pour le CAL. Scénario de cauchemar pour le FCO : 19-19 à la 66eme minute et surtout, Oloron se retrouve à 13 contre 15 ! Mais c'est là que les Oloronais vont confirmer qu'ils sont fiers, dans le sens le plus noble du terme. A 13 contre 15, ils se révoltent et mettent une pression d'enfer sur l'arrière garde visiteuse, qui ne s'attendait pas à pareille audace. Le demi de mêlée visiteur Cieutat dégage son camp en catastrophe pour trouver une touche à 15 mètres de ses poteaux. Sur celle-ci, Oloron récupère la balle, une masse bleue et blanche se forme. En son sein, des avants des trois-quarts....bref des joueurs du FCO. Un premier maul est écroulé, qu'importe un second se met en état de marche avancée. L'avancée ne s'arrêtera plus et un autre Oloronais trouve la récompense de son excellent match : Florent Quintana marque en coin un essai que nul n'oubliera de sitôt dans le Piémont. Nicolas Picabéa fait se lever à nouveau le public lorsque, depuis le bord de la touche, il transforme l'essai (26-19, 73e). A 13 contre 15, le FCO vient de faire comprendre à tout le stade qu'il ne perdrait pas, qu'il ne le pouvait pas, son cœur était dimanche bien trop gros pour pouvoir offrir autre chose que du bonheur.
Fabrice Borowczyk
« En s'imposant pour la 5eme fois en 5 matchs et avec la manière, Nicolas Picabéa et les Oloronais ont une nouvelle fois marqué les esprits »