J.A. Oloron : 85
Agen BC : 92
Mi-Temps : 44-46.
Scores aux quarts temps : 16-28, 28-18, 22-25, 19-21.
Lieu : Oloron (Salle Scohy). Spectateurs : 200. Arbitres : Jérôme Cazenave et Yannick Coneim.
J.A. Oloron :
Pourredon (cap)(5), Ort (17), Jakubowski (9), Giraudo (3), Nyapaye Ngawa (12), Benquet (11), Allard (5), Mobutu (14), Moureu (8), Pascal (1).
Entraîneurs : Tony Grechez et Jérémy Chabanne.
Disqualifiante : Pascal (14e)
Agen BC :
Lacombe (8), Bras, J. Abassi (8), Firmin (12), Janussauskas (26), A. Abassi (9), Seremet (19), Garrigues (cap)(4), Layec (6).
Entraîneur : Sébastien Boutin.
Exclu pour 5 fautes : Firmin (37e).
Même si en sortant les calculettes et en faisant preuve d'un optimisme béat, on peut nous rétorquer que rien n'est fini, qu'il reste encore 5 journées et que mathématiquement tout reste possible, il ne faut plus se faire de douces illusions. Le 5 avril prochain au soir, après une dernière salve à Cahors, ce sera « retour à la case départ » pour la JAO. Autrement dit, la redescente immédiate en prénationale. Autant une victoire face au rival direct, et partenaire d'accession la saison dernière, aurait été synonyme de tous les espoirs, autant la défaite concédée, et surtout la manière en début de match, ne laissent aucune illusion sur l'issue de la saison : la JAO retrouvera la Prénationale, et c'est finalement assez logique. Logique pour plusieurs raisons : d'une part sur le plan économique. Déjà lorsque les Oloronais étaient montés en N3, puis en N2, l'écart entre les « grandes puissances financières » de la poule et la JAO étaient importants. Moins de 10 ans plus tard, l'écart est devenu un gouffre. Avec son budget actuel, comparé à celui des autres écuries, jouer au niveau national n'est plus une anomalie, c'est une hérésie. Tout le monde le dit à voix basse depuis des mois, voire des années, il est temps de le proclamer haut et fort. Le sport dit « non professionnel » est en train de devenir fou et la sagesse oloronaise y a de moins en moins sa place. Mais se battre contre des budgets « x fois » supérieur, les Oloronais en ont l'habitude et ce, dans tous les sports, depuis des années, c'est leur marque de fabrique. Chaque fois la recette pour s'en sortir est toujours la même : se vider les tripes, être intraitables à domicile et réussir des « coups » à l'extérieur. Des ingrédients qui, cette saison, ont particulièrement manqué chez les pensionnaires de Scohy. Aucune victoire ramenée de l'extérieur et quelques « fessées » reçues, y compris à domicile. Cela ne pouvait pas permettre l'ambition de rester dans cette cour des grands. Passe encore les défaites à l'extérieur, passe aussi, même si c'est forcément plus difficile à avaler, les grosses défaites à Scohy face à l'ambitieux Toulouse, mais la défaite concédée face à Agen est plus indigeste. La véritable force de la JAO autrefois, c'était sa fierté, cette arme qui fait renverser des montagnes. On a le droit de perdre, y compris à domicile.
Le public avec Bernard Chanteux en leader, réveille les joueurs oloronais.
On a même le droit de perdre à domicile face à un concurrent direct, mais on n'a pas le droit, devant son public, qui parfois fait des sacrifices pour « s'offrir » un abonnement à Scohy, de ne pas se battre pour défendre ses couleurs. Contre Agen, les Oloronais ont été totalement absents, amorphes durant les 2/3 du premier quart temps. Encaissant pour commencer un 14-0 en 4 minutes, qui s'est ensuite transformé en un 22-7 en 6 minutes. Durant tout ce temps, on a vu des Agenais se « promener » sur le parquet de Scohy. Lorsque l'on attaque, on a le droit d'échouer aux tirs, mais on n'a pas le droit de ne pas se battre au rebond, ni d'oublier de se replier défensivement. Pourtant c'est ce à quoi on a assisté durant ces 6 minutes catastrophiques. La côte d'amour entre la JAO et son public est telle que ce dernier ne l'a jamais sifflé. Pourtant ailleurs, on ne s'en serait pas privé. Souvent les clubs oloronais « raillent » un peu leur public, accusé de « tiédeur », mais durant cette fin de premier quart temps, cette tiédeur est apparue comme une véritable preuve d'affection envers les « jaïstes ». L'affection s'est même transformée en amour, lorsque le public voyant ses « ouailles » endormies a profité du fait de jeu : l'exclusion de Romuald Pascal, pour faire monter la pression et réveiller son équipe. A 5 sur le parquet, la JAO n'y arrivait pas, alors le public a rempli sa mission : celle de 6e homme. Autrefois, sur le terrain, Christophe Chanteux sortait parfois la JAO de mauvais pas, face à Agen, c'est Bernard, son papa, qui a sonné la révolte... mais depuis les tribunes. L'effet a était le même ! La JAO est enfin redevenue elle-même et à la pause tout était redevenu possible (44-46). Jusqu'à la fin le public n'a plus lâché. Boostés par l'ambiance, les Oloronais ont même repris un court instant les commandes du match (76-75, 35e). Mais pour en arriver là, il a fallu beaucoup cravaché et la « jauge » s'est mise dans le rouge, permettant à Agen de porter l'estocade finale. Même si la descente est certaine, tout n'est pas négatif. Face à Agen, on a vu un jeune Oloronais : Fabien Benquet étaler une belle palette de qualités. L'ancien joueur du SCAN démontre qu'il a bien sa place dans le collectif oloronais... il est peut-être le parfait symbole du futur renouveau du basket à la JAO !
Fabrice Borowczyk
« Fabien Benquet peut incarner le futur renouveau du basket à la JAO »
