A Mauléon (Stade Marius Rodrigo)
Mauléon bat Blagnac : 21-11 (18-6).
Temps : Ensoleillé et frais.
Spectateurs : 1 000 environ.
Pour Mauléon : 2 essais Chabannes (23e) et Bonamy (31e), 1 transformation (31e) et 3 pénalités Paris (7e, 40e+1 et 47e).
Pour Blagnac : 1 essai Lyet (56e) et 2 pénalités Lauvernet (15e et 35e).
Carton blanc :
A Blagnac : Revallier (22e).
SA Mauléon :
Landarabilco – Bonamy (Urruty 65e), Orabé, Achigar, Laplace Claverie – (o) Paris, (m) Loustaunau (Coupau 71e) – Heguiaphal, Cazobon (cap), Montois (Sallaberemborde 79e) – Hourdebaigt, Lacave – Chabannes (Pocorena 48e, Chabannes 60e), Bellocq (Cortal 59e), Goyheneche (Dunate 48e).
Blagnac :
Broquere – Lyet, Ceolin, Sourrouille, Laguerre – (o) Lauvernet (Fuertes 48e), (m) Morisson (Vernezoul 48e) – Cabot (Jouve 63e), Meurin, Cazabat (Guiral 48e) – Revallier, Pradel (Lartigue 60e) – Sales (Nuetsa Fosto 70e), Sentous (Marchand 60e), Etchegaray (Bouras 41e).
Un trois quart aile, Rémi Laplace Claverie, qui se jette sur son paquet d'avants pour les aider à achever le travail parfaitement commencé par le « 8 de devant ». Ses coéquipiers des lignes arrières qui viennent lui prêter main forte et au final, le pack blagnacais à l'agonie qui capitule pour le premier essai du match signé Teddy Chabannes : cette action résume à elle seule l'état d'esprit du SAM, lancé depuis plusieurs semaines dans une folle course poursuite... direction : le maintien en fédérale 1. Oui, ici on y croit plus que jamais à ce maintien. Mais quand on dit ici, on ne parle pas seulement de Mauléon, mais bien de toute la Soule. Pas question un instant ici de parler de Soule et de Haute Soule, c'est tout un peuple qui est uni derrière ses joueurs rouges et blancs. Donnés condamnés après le match perdu à Oloron, malgré leur très bonne prestation, les hommes de Christian Etchebarne et Yannick Vignette n'ont jamais lâché prise. Car au SAM, telle la garde, on meurt, mais on ne se rend pas. Mais qui parle de mourir ? Car le SA Mauléon est bien vivant. Et vivace aussi. Comme en témoigne sa première période face à Blagnac. Pourtant les banlieusards toulousains étaient venus avec l'ambition claire de ramener 4 ou 5 points de Marius Rodrigo. Au final, ils reviennent totalement fanny. Avant le coup d'envoi, les dirigeants et joueurs de Blagnac étaient en admiration devant l'état de la pelouse : « il n'a pas plus ici ces jours derniers ? Si ? Des cordes ? Dans ces conditions avoir une si belle pelouse c'est admirable ! ».
Tout le monde attaque, tout le monde défend.
Henri pouvait être fier de son boulot. De longues minutes après cet échange de paroles, le même Henri était tout simplement fier de ses joueurs. Il avait de quoi arborer un tel sourire. Dimanche, Alex Loustaunau avait amené le champagne pour célébrer son anniversaire, mais en trinquant à la santé de leur copain, les joueurs du SAM fêtaient aussi leur abandon de la lanterne rouge au profit des Lourdais. Oh certes, rien n'est fait, et il n'est pas question de crier trop tôt victoire, tout comme il ne fallait pas enterrer l'équipe il y a un mois. Il n'empêche, le travail acharné des joueurs, dirigeants et entraîneurs est enfin couronné de succès et on s'en réjouit. Comment expliquer autrement que par le travail, le jeu parfaitement léché de la première période ? Dominateurs dans tous les compartiments, solidaires comme jamais : ici tout le monde attaque, tout le monde défend, les Mauléonais ont enchanté le public de Marius Rodrigo. Et lorsque Félix Bonamy bonifie de la meilleure des façons qui soit la percée de l'omniprésent Jean-Yves Orabé, c'est tout un peuple qui commence à rêver du bonus offensif (15-3, 31e). Qui aurait pu imaginer ça il y a un mois ? Personne ? Si... les Souletins eux-mêmes, qui peu à peu ont pris conscience du niveau qui est le leur... celui de la fédérale 1, tout simplement. Avec 12 points d'avance à la pause (18-6), le public est aux anges.
Après les paillettes, place à l'abnégation.
Car depuis 40 minutes, il assiste à la version « Mauléon-Champagne ». Blagnac est totalement déstabilisé. Pour preuve le coup de pied de renvoi en seconde période de Julien Lauvernet ne fait pas 10 mètres ! Et ça repart par une mêlée au centre du terrain. L'occasion est trop belle pour permettre à Mauléon de démontrer à tous la puissance de son pack et pour rester encore et toujours dans le camp de l'adversaire. A force de pousser, cela fini par payer : Blagnac se met à la faute et Rémi Paris augmente l'addition (21-6, 47e). Cela vire à l'humiliation pour Blagnac, et de cela, les hommes de Haute Garonne ne veulent pas. Sur le banc, on a encore quelques réserves et les entraîneurs visiteurs lancent tous leurs derniers atouts sur le carré. Et les remplaçants vont faire la différence : le pack du SAM ne progresse plus, il recule même parfois. L'occupation n'est plus souletine, elle est visiteuse. Après les paillettes des 50 premières minutes, place à la volonté et à l'abnégation durant les 30 dernières. Après les envolées offensives, place au sérieux défensif. Mais dans ce second volet, Mauléon va finalement être aussi efficace que dans le premier. Pourtant le public retient son souffle, s'arrache les cheveux de voir la lenteur à laquelle les minutes s'égrainent au tableau d'affichage, jusqu'à la libération, une énième offensive visiteuse, un énième ballon récupéré de haute lutte par la défense locale. Blagnac ne pouvait espérer y parvenir, face à lui il avait un roc, tout un groupe, tout un stade, tout un peuple. Exactement ce que trouveront tous les adversaires à venir du SAM jusqu'à la fin de la saison !
« Le SAM fonce droit devant... direction le maintien ! »
Ils ont dit :
Yannick Vignette (entraîneur SAM) : « En première période, nous avons réussi un rugby accompli, agréable à voir jouer et efficace, ce genre de prestation ne peut que faire énormément plaisir aux entraîneurs. A la pause, nous savions que Blagnac réagirait c'est ce qu'il s'est passé. Il est vrai, qu'ils possèdent un énorme banc de touche qui a fait la différence. Mais dans l'ADN du club et des joueurs du SAM, il y un ingrédient qui s'appelle le mental. Avec un tel état d'esprit, je reste confiant pour le maintien. La semaine prochaine nous allons à Castanet, ce sera bien sûr compliqué, mais depuis quelques semaines nous avons prouvé que nous avions progressé et que nous pouvions tenir la comparaison face aux grosses équipes de la poule ».
Guillaume Cortal (talonneur SAM) : « On ne pouvait pas rêver d'une meilleure première période, aussi bien sur le plan du jeu que sur le plan du score. Ensuite en seconde période, lorsqu'ils ont fait rentrer leur banc, ça a été plus dur, mais on a su bien résister en ne concédant qu'un essai. Il y a chez nous, une super ambiance, personne ne veut descendre et ça se ressent sur le terrain. Au SAM, il n'y a pas des titulaires et des remplaçants, il y a un groupe ».