A Mauléon (Stade Marius Rodrigo) :
Mauléon bat Tyrosse : 21-10 (13-10).
Temps : Ensoleillé et chaud. Spectateurs : 1 800 environ.
Pour Mauléon : 2 essais Loustaunau (20e et 43e), 1 transformation (20e) et 3 pénalités Paris (31e, 40e+2 et 56e).
Pour Tyrosse : 2 essais Martinez (15e) et Dechavanne (53e), 2 transformations et 2 pénalités (37e et 59e) : Dubert.
Cartons blancs :
A Mauléon : Bellocq (11e) et à Tyrosse : Martinez (30e).
SA Mauléon :
Landarabilco – Laplace Claverie, Orabé, Achigar, Paris – (o) Urrury (Bonamy 72e), (m) Loustaunau (Coupau 67e) – Heguiaphal (Pocorena 79e), Cazobon (cap), Montois – Hourdebaigt, Lacave (Beguerie 55e) – Goyheneche, Bellocq (Cortal 64e), Chabannes (Dunate 60e).
Tyrosse :
Alabaladejo – Dabrin (Rapana 45e), Marbot , Descazaux, Dechavanne (Hirigoyen 57e) – (o) Courtade (Argel 68e), (m) Dubert (cap) – Gayon, Ste Croix (Lafitte 59e), Visensang – E. Attia, Friand (Samson 74e) – A. Attia (Lagain 65e), Krieff, Martinez (Yvon 71e).
« Dieu est Souletin, nous l'avons rencontré !!! ». C'est ainsi que l'on peut résumer l'incroyable exploit réalisé par les Mauléonais contre le leader l'US Tyrosse. Car à Marius Rodrigo, toute la Soule rêvait de « faucher » la fougère, les hommes de Yannick Vignette et Christian Etchebarne l'ont fait et le rêve est devenu réalité : pour la première fois de l'histoire du club, le SAM a battu Tyrosse. Un exploit qui s'inscrit pleinement dans l'autre exploit, celui au long cours que sont en train d'écrire les partenaires de Mathieu Cazobon. Après 10 journées de championnat, le SAM était lanterne rouge avec 9 petits points, 10 points derrière le premier non relégable : un gouffre, impossible à combler tandis que l'on venait de dépasser la mi-parcours. Aujourd'hui, à 2 journées de la fin, non seulement le gouffre est comblé, mais Mauléon n'est plus relégable. Plus encore que l'exploit face à Tyrosse, réalisé sur un match, cet exploit sur la durée force l'admiration. Il reste deux étapes à franchir pour le SAM, deux étapes pyrénéennes, bigourdanes plus exactement : un déplacement à Lannemezan et la réception de Bagnères, et pour la première fois depuis des mois, le SA Mauléon a son avenir entre ses mains. Le plus dur commence peut-être, car jusqu'à présent Mauléon n'avait rien à perdre et tout à gagner. Mais échouer si près du but ne serait pas seulement cruel, mais serait tout simplement injuste. Car la victoire face à Tyrosse, les partenaires de Peio Achigar ne l'ont pas volée, ils ont été la chercher. Non pas en jouant « défensif » et de façon frileuse, mais en « jouant ». Du coup, le public s'est régalé. Face à Tyrosse, tous les ingrédients ont été réunis pour que ce dimanche soit une grande fête : le ciel s'était même mis au diapason des résultats du SAM en retrouvant le beau fixe. Les tribunes de Marius Rodrigo étaient pleines et vivantes.
Les crochets « brises reins » d'Alex Loustaunau
Sur le pré, les acteurs du match ont livré une partition de grande qualité. On en regrette même de ne pas avoir pu calculer le temps effectif de jeu... certaines affiches professionnelles auraient certainement pu en être jalouses. Car de temps morts, il n'y eu pas dimanche. On est rarement déçu avec Tyrosse, équipe très agréable à voir jouer, dimanche, le SA Mauléon lui a tenu la dragée très haute. 4 essais au total, 2 pour chaque formation. Et pour Mauléon un doublé du demi de mêlée Alex Loustaunau qui a forcé de tous. Devant les Mauléonais ont montré qu'ils avaient aussi des arguments à faire valoir. Pourtant au début du match un groupé pénétrant de Tyrosse annonce un dimanche compliqué lorsque Jérôme Martinez inscrit le premier essai du match (0-7, 15e). Tyrosse est venu chercher la victoire bonifiée à Marius Rodrigo afin de s'assurer définitivement la 1ere place de la poule et ce démarrage le met en confiance. Les Landais vont vite déchanter. Car, les Souletins sont vexés et n'ont qu'une envie rendre la monnaie de leur pièce aux leaders. Ce sera fait 5 minutes plus tard. Depuis sa ligne des 40 mètres, Beñat Landarabilco trouve une penaltouche qui soulève les hourras de la foule. Pas le temps de se remettre de ses émotions que le public chavirera de nouveau suite au ballon récupéré en 2e temps par Alex Loustaunau. Un crochet qui met dans le vent un défenseur landais, suivi d'un second et le lutin local file à dame (7-7, 20e). Les doutes n'ont pas eu le temps de s'immiscer dans les têtes locales, qu'ils se logent dans celles des visiteurs. Les groupés pénétrants sont à présent Souletins et Tyrosse est sur le reculoir. Ce sont toutefois les buteurs qui font évoluer la marque jusqu'à la pause. Le dernier mot revenant à Rémi Paris qui passe une pénalité à la dernière seconde avant les citrons (13-10).
Ici, point de place pour la sagesse, la fougue est trop forte
Déjà le public est heureux : son « SAM » mène à la pause. A mi parcours, le « petit poucet de Soule » a fait mettre un genou à terre à « l'ogre des Landes ». Il reste 40 minutes pour entrer dans l'histoire. Les partenaires de Jean-Yves Orabé vont y entrer par la grande porte. Pas question de « gérer » son avance, pas question de reculer. Mauléon en veut toujours plus et démarre la seconde période comme il a achevé la première : en avançant. Depuis ses 40 mètres, Tyrosse tente pourtant une relance, mais les Mauléonais sont à l'affût de la moindre faute, celle-ci intervient, et Alex Loustaunau récupère un ballon perdu pour « briser les reins » des défenseurs adverses par quelques nouveaux crochets dont il a le secret. Le n° 9 local ne laisse à personne le soin de finir le travail en inscrivant son second essai personnel de l'après-midi (18-10, 43e). A cet instant du match, le vieux sage « Cochise du fief de la Garenne » aurait certainement appelé ses troupes à la sagesse. Mais ici, point de place pour la sagesse, la fougue est trop forte, on en veut toujours plus. Tyrosse est sur le point de craquer. « Maule » pousse et Tyrosse frôle la rupture. Hélas, cette fois le ballon tombé est Souletin et c'est Julien Dechavanne qui en profite pour filer sur 70 mètres marquer l'essai qui sème le doute dans les esprits locaux (18-17, 53e). Sauf que, pour inscrire cet essai, l'ailier visiteur s'est donné à fond, sa musculature n'a pas tenu, il doit quitter le terrain quelques instants après, victime de son succès. Tel un symbole, car il fallait bien ça pour battre Mauléon dimanche : être brillant ne suffisait pas, il fallait être sacrément solide. Paul Dubert, le buteur Tyrossais va l'apprendre à ses dépens. Lui le « sérial buteur » a eu par deux fois la gagne au bout du pied, à la 76e, il bénéficie d'une pénalité à 25 mètres à droite, le public gronde... le pied du capitaine visiteur dévisse. Presque aussitôt après, suite à un groupé pénétrant de 25 mètres de son pack, il en obtient une autre plus dans l'axe et à 22 mètres : cette fois le public se fait entendre jusqu'à Montory... et Paul Dubert manque à nouveau... mais ce dernier ignorait quelque chose : Dieu est Souletin, nous l'avons rencontré dimanche.
« En battant Tyrosse pour la première fois de leur histoire, Mathieu Cazobon et le SA Mauléon se sont élevés au-dessus de la zone de relégation »
Ils ont dit :
Beñat Queheille (Président SAM) : « C'est la première fois que l'on bat Tyrosse, c'est un évènement, mais on y croyait dur comme fer. On avait décidé de jouer comme on le fait depuis le début de l'année 2014 et ça a payé. Aujourd'hui, les gars ont démontré qu'ils ont le niveau de la fédérale 1. Nous récoltons aujourd'hui le fruit du travail effectué par tout un club ».
Yannick Vignette (entraîneur SAM) : « Ce rendez-vous était historique. Nous voulions essayer de marquer une page dans l'histoire du club, c'est fait. Depuis le mois de Janvier nous avons un parcours de qualifiables, cette performance est dans la continuité de ce parcours. Après le second essai de Tyrosse on aurait pu douter, mais on ne l'a jamais fait, c'est la force de cette équipe. Ensuite on a eu ce petit brin de réussite qui fait la différence. Toutefois, on ne s'enflamme pas, on sait d'où on vient et on ne prétend pas être meilleurs que Tyrosse sur du long terme, mais nous avons su contester leur supériorité comme nous l'avions fait face à Valence d'Agen, Blagnac et Castanet. La semaine prochaine on essaiera d'aller contester la supériorité de Lannemezan sur ses terres ».