Hendaye : 24
Limoges : 23
Mi-Temps : 17 - 12
À Hendaye (Salle Irandatz). Arbitres : Yannis Berkane et Thibault Lamarque.
Stade Hendayais HB :
Gardiens de buts : Astydamas (7 arrêts), Peres (5 arrêts dont 1 pen).
Joueurs de Champ : Mindaa-Berdou (), Errandonéa (), Seinture (4/4), Mellouk © (0/5 dont 0 pen/2), Bergeret (3/3), Sorhuet (4/6 dont 1 pen/2), Laulhe (), Sallan (3/8), Serrano (0/1), Etchenique (6/11 dont 1 pen/3), Courtiade (4/5).
Entraîneur : Dominique Deperrois.
Exclusions temporaires : Courtiade (8e, 36e).
Limoges Hand 87 :
Gardiens de buts : Rey (11 arrêts dont 4 pen), Simon (5 arrêts dont 1 pen).
Joueurs de Champ : Marichal (), Hassler (2/3 dont 0 pen/1), Moimba (4/6), Boiste (4/6 dont 2 pen/3), Rodriguez (0/1), Delalcon-Longeaux (4/4), Miano © (1/3), Serre (5/6), Entrerrios (0/3), Parverie (), Sulaimon (3/10).
Entraîneur : Jonathan Roby.
Exclusions temporaires : Serre (34e, 59e), Miano (25e), Sulaimon (29e).
Carton rouge direct : Miano (45e).
Maîtres dans l’art du suspense, les Hendayais ont remporté de haute lutte le succès synonyme de maintien en N2.
Si vous souffrez de quelconque défaillance cardiaque, surtout ne vous rendez pas à Irandatz ! À l’inverse, si vous êtes un amateur de sensations fortes, ou si vos références cinématographiques se rapportent à Alfred Hitchcock, foncez-y ! Vous avez tout pour aimer le Stade Hendayais handball. Car côté suspense et émotions fortes, la formation de Dominique Deperrois et Rony Calabre et Laurent Seguin a tout pour vous enchanter. Les joueurs qui composent cette formation frontalière sont attachants, mais ils semblent aimer mettre les nerfs de leurs supporters à rude épreuve ! Repêchés durant l’été dernier après avoir été relégué lors de la seule journée où ils s’étaient retrouvés avant-derniers au classement : la dernière après une défaite d’un tout petit but, ils ont de nouveau joué avec le port de l’angoisse, le frôlant plusieurs fois sans, cette fois, y accoster. Samedi à Irandatz, ils abattaient leur dernière carte pour enchaîner une 4e saison consécutive en N2.
Il était inconcevable de célébrer le départ d’ Iñigo Villamia et Alexandre Mellouk sur un échec !
En recevant Limoges, ils étaient contraints à l’exploit : une défaite et c’était direction la N3, la dernière journée les envoyant à Rodez, chez des professionnels leaders de la poule. Lors du match aller, le 7 décembre, les Hendayais n’avaient pas existé, écrasés par les réservistes de la formation de Starligue 43 à 25. Dès lors, jouer son maintien face à un tel adversaire relever de l’improbable. Mais improbable n’est pas basque ! De plus ce match était également l’occasion de fêter à domicile deux joueurs qui ont marqué l’histoire du club : Iñigo Villamia et Alexandre Mellouk. Dès lors, il était inconcevable de célébrer le départ des deux hommes sur un échec ! Alors les Hendayais ont tout donné sur ce dernier match à domicile. Ils ont jouéavec les tripes, avec vaillance et même avec talent. S’ils voulaient réaliser l’exploit, ils n’avaient d’autre choix que de ne pas laisser le moindre espoir aux favoris limougeauds, il fallait rentrer dans le match dès le coup de sifflet inaugural de Yannis Berkane et Thibault Lamarque, préposés à l’arbitrage.
Cette fois Hendaye fonce vers l’Histoire, jamais plus dans la rencontre Limoges ne va repasser devant au score
À tout seigneur, tout honneur, Alex Mellouk se charge en personne de donner le tempo de la rencontre en se jetant tel un jeunot mort de faim sur une passe mal assurée des Limougeauds après seulement 1’06’’ de jeu. Si l’action qui s’en suit n’aboutira pas à l’ouverture du score, Alex vient de montrer la voie à suivre pour aller chercher l’exploit et le maintien. Pourtant, si les Hendayais ont une envie évidente de bien faire, l’efficacité en début de rencontre est visiteuse (1-3, 5e). Alors la « vieille garde » des Basques hausse encore le rythme. Mellouk continue de chiper des balles, Marc Astydamas sort ses traditionnelles parades venues d’ailleurs et Mellouk encore lui envoie sur orbite Yohan Bergeret pour égaliser (3-3, 7e). Cette fois Hendaye fonce vers l’Histoire, jamais plus dans la rencontre Limoges ne va repasser devant au score. Dans ses cages, Marc Astydamas est survolté. Sous son impulsion, Hendaye prend deux longueurs d’avance (9-7, 17e), mais Limoges s’accroche et tout est à refaire (11-11, 23e). Et il le faut, car au fil des minutes l’angoisse ne cesse de monter sur et autour du terrain d’Irandatz.
Les crises cardiaques menacent dans la salle, lorsque les frontaliers s’acharnent à ne pas transformer les penaltys
Hendaye ne recule pas, mais souffre d’efficacité offensive. Les crises cardiaques menacent dans la salle, lorsque les frontaliers s’acharnent à ne pas transformer les penaltys qui pouvaient les mettre à l’abri d’un retour visiteur. Au total, Hendaye va échouer cinq fois sur six tentatives ! Quand on les rajoute aux deux manqués à Irissarry, le week-end précédent, la sentence qui habituellement excite les supporters a plutôt tendance à les crisper ! Car du coup, en face on reprend confiance et la remontée, lente mais régulière se met en place. Les minutes défilent, mais les buts limougeauds aussi. « Un tel match à suspense, ne peut s’achever que par un tir limougeaud sur le poteau sur la sirène » glisse malicieusement un supporter local. La suite va lui donner totalement raison. La tension est à son paroxysme. Il reste dix-huit secondes à jouer et Mattis Rey vient de détourner une tentative de Félix Sallan. Hendaye n’a plus qu’un but d’avance et Limoges a la balle d’égalisation. Après un énième dribble chaloupé, Azeez Sulaimon envoie toute la gomme sur le dernier tir du match… « Rapha Peres » d’une parade magistrale expédie ce dernier sur sa transversale, la sirène retentit, Hendaye l’emporte, se maintient et la fête peut commencer !
Déclaration d'après-match : Dominique Deperrois (entraîneur Stade Hendayais) : « Nous sommes partis chercher cette victoire synonyme de maintien collectivement en hommes. Tout le monde à apporter sa pierre à l’édifice y compris ceux qui ne sont pas rentrés ou ont peu joué, en faisant bloc notamment dans les moments difficiles en seconde période lorsque Limoges a fondu sur nous au score. Nous serons donc la saison prochaine en N2 pour la 4e saison consécutive et mes gars le méritent tous. Au fil du temps, le groupe progresse et ceux qui vont continuer méritent de le faire à ce niveau. »
Texte Fabrice Borowczyk - Photos : Will Tran
